La pale d'Hélice

L’histoire de la
           Pale d’hélice à pas variable

 

 

Je suis très pudique et,par respect pour le bateau que j’ai poussé (avec mes sœurs) pendant 16 ans, je ne dévoilerai pas son nom car il a eu une triste fin.

A la suite d’une remotorisation  j’ai été installée avec mes sœurs, nous étions quatre en 1983 . Nos premiers tours ,nous les avons donnés sur lest en mer Baltique.  Le premier voyage était  d’aller chercher du charbon en Pologne. Beaucoup de poussière pendant les opérations commerciales ,l’eau était sale. Nous avons fait cela pendant  trois ans, au retour nous chargions souvent du grain .

En  1986, grand conciliabule à bord nous étions à Gdansk et comme

l’équipage parlait fort, j’ai compris que nous allions en Angleterre.

 Premier voyage à l’Ouest  quelle expédition ! Pour accéder à

 la mer du Nord, nous sommes passés devant Copenhague et  après la mer libre  nous accueillait avec un coup de vent .

 Une tempête  oui ! . Après quatre jours de mer   nous sommes arrivés à Félixstowe  ou nous avons chargé du blé pour  Varna ( Bulgarie).

Nous étions vendus à un autre pays et nous allons commercer sur le Danube .Il fallait traverser le golfe de Gascogne qui se montre parfois méchant  mais pour nous, cela s’est bien passé. Le détroit de Gibraltar.L’eau est chaude cela changeait. Nous avons aperçu la Tunisie, la Sicile, la Grèce avant d’emprunter le détroit de Bosphore ou nous avons eu une collision  avec un autre bateau.Nous sommes allés changer des tôles à Constanja après avoir vidé  les cales.

Pendant 13 ans, nous avons parcouru le Danube et la mer Noire

 en transportant toutes sortes de marchandises. Plus personne ne venait nous voir, l’entretient laissait à désirer . A nouveau le bateau à été vendu, nous avons changé souvent d’équipage, et il n’était pas toujours très qualifié.

Un jour de l’an 2000 nous sommes repartis en Angleterre. Nous sommes arrivés après bien des misères et une sévère tempête dans le golfe de Gascogne. Au départ de Cardiff, il faisait beau, mais je craignais une autre traversée du Golfe ; Le moteur vibrait, et le gouvernail se coinçait parfois.
Au beau milieu de la Manche , avarie totale de machine en plein rail !.

J’avais peur qu’un autre bateau nous heurte car ils vont vite et sont parfois gros, très gros.

 150 m ,300 et plus , nous ? 96m . Alors c’est vous dire mon angoisse.

Un remorqueur gris est arrivé et nous a tirés à l’abri dans un port à l’Ouest. Une fois à quai beaucoup de monde à bord

pour visites de sécurité. Interdiction de partir avant réparations, et la liste était longue. Après quelques jours , l’équipage  est  sans voix .J’ai appris qu’il n’était plus payé depuis longtemps et qu’une fois le bateau en panne, l’armateur avait disparu . Presque plus rien

dans la cambuse , plus d’eau douce ni électricité et il faisait froid.
Spontanément des gens se sont occupés de l’équipage   vêtements , nourriture,  de quoi téléphoner à leurs familles. Plusieurs mois ont passé et un jour l’équipage est parti pour toujours en nous laissant seuls.La population locale avait payé leur voyage de retour.

Un an après la coque  a été vendue à la démolition . J’avais peur de finir dans un four  pour être fondue , recyclée comme on dit

 mais non !les quatre sœurs  ont étés vendues à un chantier naval

qui allait peut être  nous refaire une beauté, nous réinstaller sur un autre arbre, et nous allions peut être voyager à nouveau . Arrivées au chantier j’ai entendu : Fichue, fendue, bonne pour la ferraille !

On m’a jetée sur un tas de vieux métaux .Un jour,  j’ai vu un homme me regarder, me toucher, il est venu plusieurs  fois .Qu’allait il se passer ?

 J’attendais de disparaître pour toujours , fondue .Un jour de Décembre, ils sont venus à plusieurs, « l’homme » était là.

Ils m’ont mise à l’abri, nettoyée, transportée  pour arriver ici à l’Odyssée . Il y a des gens qui s’intéressent à la Mer vue autrement  que des plages, certains souffrent pour transporter ce que  nous consommons. Quand « l’homme » m’a apportée ici, j’ai entendu :

 « qu’est ce qu’elle est belle ! » C’était la première fois que j’entendais la libraire .On ne m’avait jamais dit ça !! « L’homme » ; aime la Mer, les bateaux, les hélices…  Il m’a offerte à la librairie .

 

 

 Maintenant je navigue avec les livres et,

                                                        Je suis heureuse de vous accueillir.

 

 

Pale d'Hélice installée à La Librairie l'Odyssée rue du Puits aux Braies .St Malo 

 

Par respect pour les personnes concernées par cet événement des noms ont étés changés

Actuellement 85% des marchandises transportées le sont par la Mer en 2015 ,95% le seront .

Texte et photos  . Godillon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                       

 

 

 

                                   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

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